Le lâcher-prise, c’est une notion qui me poursuit depuis que je m’intéresse au développement personnel.
En bonne « control-freak », j’aime tout maîtriser au détail près, à la minute près. Envisager toutes les possibilités, parer à tous les imprévus.
Il faut dire que mon cerveau adore ça, réfléchir à tous les scénarios possible pour une situation, et prévoir comment s’en sortir au mieux.
C’est ainsi que, quelques années auparavant, je ne sortais jamais sans un sac à main digne de Mary Poppins : nécessaire de toilettes, à boire, à manger, nécessaire de couture, nécessaire de soins, de quoi jouer à Mc Gyver « si besoin », et j’en passe…
À la fac comme au lycée, j’étais la personne à qui demander feuilles, stylos, carré de chocolat, tampons, crème solaire … et je n’exagère qu’à peine !
Et je vous laisse imaginer l’état de mes bagages quand je partais quelques jours (spoilers : une valise énorme, plein de choses « au cas où » et de choses à faire …).
J’ai heureusement parcouru du chemin depuis (notamment pour mes bagages !), et si j’aime toujours parer à quelques situations, j’ai clairement réussi à lâcher du lest sur une bonne partie de ma vie !
Et je me suis surtout rendue compte que le simple fait de vouloir lâcher-prise était la pire chose à faire pour moi ! On en parle ?!
Si notre cerveau est drôlement bien fichu, et que notre mental est un bon allié, il peut aussi devenir notre pire ennemi.
On peut ainsi apprendre de notre passé, nous projeter dans le futur, imaginer, choisir, créer.
Mais il nous permet également de ressasser, et de tourner en boucle sur un même sujet sur lequel nous n’avons aucun contrôle.
Qui n’a jamais passer une nuit à ne pas pouvoir s’endormir à force de lister les « et si j’avais fait comme ça dans telle situation ? ».
Non seulement il n’en ressort jamais rien de bon (ce qui est fait est fait, on peut éventuellement en tirer une leçon, mais imaginer ce qu’on aurait pu faire de différent n’y changera rien), mais on se sent souvent mal après ce genre de pratique.
Le lâcher-prise est souvent une problématique propre à ceux qui pensent trop, qui veulent tout contrôler.
Alors que, clairement, si nous avons prise sur notre vie, certaines choses ne sont pas contrôlables, et ce serait un tord de le penser.
On ne peut pas contrôler ce que les autres pensent, pas plus que la météo. La part du hasard est immense dans une vie, on parle bien « d’accidents ».
Si nous pouvons faire au mieux, être prévoyant, parer aux éventualités, nous n’aurons jamais un contrôle total d’une situation.
Et il me semble que c’est là quelque chose à accepter.
On peut faire de son mieux.
On peut tout tenter.
Mais on ne peut pas tout contrôler, tout prévoir.
Toujours plus facile à dire qu’à faire, c’est un travail quotidien, faire un projet et lâcher-prise à son sujet.
Je t’avais parlé de quelques astuces à ce sujet dans cet article !
Tu connais sûrement cette astuce mentale de notre cerveau : si on te dit de ne pas penser à un éléphant bleu, c’est malheureusement la première chose que tu va faire, visualiser avec détails un bel éléphant bleu (ça marche aussi quand on nous dit « ne regarde pas en bas »).
Le lâcher-prise fonctionne aussi comme cela.
Le but n’est pas de se concentrer sur le fait qu’on lâche prise, mais de lâcher-prise.
De laisser le projet faire sa route, une fois lancé par toute notre force et nos efforts.
Presque d’abandonner. De relâcher l’attention, les pensées, les appréhensions qu’on a sur ce projet.
Attention, je ne parle pas de vouloir quelque chose, puis de laisser l’Univers (ou Dieu, ou qui tu veux) faire son travail. D’être négligent, paresseux ou de baisser les bras.
Mais au contraire, de tout donner pour ce projet, et une fois que tout a été fait dans ce but, laisser faire les choses.
Relâcher son attention sur la partie qui échappe à notre compétence.
Je pourrais citer des tonnes d’exemples où je me rends compte, après coup, que j’ai lâché prise et que j’ai fini par avoir ce que je veux, dans bien des sphères de ma vie, aussi bien professionnelles que personnelles. J’en ai choisi un assez édifiant.
Celui de ma première entreprise, un salon de thé.
Avec mon associé, nous avions monté un projet béton, étude de marché et business plan à l’appui. C’était notre 5ème banque, et notre 5ème refus. Nous nous sommes retrouvés, un jeudi soir comme tous les autres, dans notre boutique de jeux de société favorite. Déprimés, fatigués, sûrement au bord des larmes. À raconter notre histoire au patron, un ami. Pas de banque pour nous suivre, ça voulait dire pas de local, donc pas d’entreprise tout court. Notre projet, sur lequel on bossait depuis des mois, mourrait dans l’œuf. Nous étions en train de lâcher-prise, de renoncer, en faisant un dernier geste, raconter notre histoire.
Et là, le patron, qui connaissait notre projet, nous confie qu’il aimerait installer un bar dans la salle de jeux à l’arrière de la boutique. Mais que personne dans l’entreprise ne veut s’en charger. Qu’il devait voir avec le propriétaire mais que, moyennant loyer, avec notre apport de base, on pouvait s’installer là. La clientèle était déjà présente. Le lieu exceptionnel. Juste à acheter le premier stock, et l’affaire était pliée.
Un mois plus tard, le salon de thé était lancé, et les premiers clients étaient ravis d’avoir deux personnes et des cocktails sans alcools délicieux plutôt qu’une machine à distribuer des canettes.Nous avions bossé dur, très dur même, et nous avions fini par lâcher-prise. Et le projet a fonctionné, nous avons reçu de l’aide de toutes parts une fois le projet annoncé et lancé. Beaucoup de gratitude et de fierté pour ça !
En ce moment, je tente de lâcher-prise à propos d’autres sujets, dont je te parlerai sûrement prochainement, ici ou sur les réseaux.
Je crois que c’est l’image qui colle le mieux au lâcher-prise à mes yeux.
Lâcher-prise, c’est travailler dur, faire tout ce qui est possible vers un idéal, un projet, sur un sujet.
Le mettre en bouteille, fermer la bouteille correctement. Puis le lancer dans l’océan. Le lâcher à la mer, aux éléments.
Et laisser faire, attendre de voir le résultat, la réponse, le retour de cette bouteille.
Peut-être reviendra-t-elle s’échouer sur la même plage, peut être qu’on aura une réponse de l’autre bout du monde.
Personne ne peut dire, mais on aura fait notre maximum, et c’est là que s’arrête notre contrôle sur la situation.
Tout comme la vie ne nous apporte pas toujours ce qu’on veut, la réponse à notre bouteille ne sera peut être pas celle qu’on attendait.
Mais on ne peut réellement rien y faire, et on a fait de notre mieux.
Il s'est passé quoi ?
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