Se débarrasser de tout, comment et pourquoi ?

Avec le confinement, on a été beaucoup à faire un tour dans nos penderies, nos bibliothèques. À faire un sacré tri, se débarrasser de tout, ou presque ! À réfléchir sur comment on consomme, nos habitudes bonnes comme mauvaises (typiquement, dans ma famille, la sortie du samedi matin allait de paire avec un tour en ville, et nécessairement des achats -vêtements ou livres, ou les deux-. c’était une vraie habitude que j’ai mis du temps à virer une fois installée seule).

Malgré tout, comme moi, il te reste peut être encore beaucoup d’objets. Livres, bijoux, carnets, et bien d’autres. Dont tu n’arrives pas à te débarrasser. Alors que tu entends parler partout de minimalisme, de tri, de désencombrement, de comment avoir moins c’est agréable au quotidien.

Bref, ça a l’air top, mais tu n’y arrives pas. Tu tries, tu élimines beaucoup de choses qui ne « t’apportent plus de joie ». Mais il te reste plein de choses, et tu as l’impression qu’il ne devrait pas te rester autant de trucs.

Je te propose de voir en détail pourquoi tu n’arrives pas à te débarrasser de tout, et si c’est si grave que ça.

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Se débarrasser de tout, ça fait du bien à soi-même (et son portefeuille)

C’est sûrement un effet de bulle, mais de mon côté, j’ai l’impression que le minimalisme est partout. On m’explique comment consommer moins mais mieux, comme faire des économies, comment avoir moins de choses permet de se libérer l’esprit, et tout le tralala.

Et en effet, au fur et à mesure de mes tris, de mes déménagements, de mes réflexions aussi, je comprends bien l’intérêt de la chose. Je me sens littéralement devenir plus légère.

Typiquement, entre acheter un haut à 5€ que je jetterai au bout de quelques mois pour en racheter un autre (et faire ça le reste de ma vie), et me payer un vrai bon haut à 50€ pour les 10 voire 20 ans à venir, le calcul est vite fait. La question elle est vite répondue, même.

Sans compter la tranquillité d’esprit d’avoir moins de choses, soit moins de choses à se soucier.

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Se débarrasser de tout, ça fait du bien à la planète

Soyons honnêtes, si le minimalisme fait son trou en ce moment, c’est aussi pour s’opposer à une consommation massive et excessive de ses dernières dizaines d’années. Consommation dont on commence enfin à se rendre comptes des méfaits (sauf pour les plus sceptiques 🙄).

Produire, acheter et consommer aux dépens de notre planète, des milliers d’espèces voire de populations humaines, c’est terminé (enfin, on essaie). 

Chacun, à nôtre petite échelle, on peut agir pour réduire notre consommation. En commençant par éviter les déchets inutiles (acheter les choses en vrac), ou simplement se passer de certains gadgets (tape dans tes mains si tu as 25 instruments de petit électroménagers dont tu te sers une fois dans l’année 👏).

Sans compter la technologie, qui nous arrange bien la vie mais qui consomme aussi des ressources facilement épuisables et qui, une fois encore, reposes sur l’exploitation des peuples. Bref, écologie, éthique, économie, dans tous les cas, moins consommer et réfléchir sa consommation, c’est bon pour tout le monde.

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La perfection n'existe pas

Avec les réseaux sociaux, on voit en plus l’émergence d’influenceur.euse.s minimalistes, à grand renfort de « je vis avec 100 objets », « dans mon salon il y a deux coussin et une lampe sur fond blanc » et autres « j’ai 30 vêtements dans ma garde robe (comme ici, ici ou avec ce docu Netflix par exemple)

Je trouve ce genre de concepts supers intéressants à découvrir, ne serait-ce pour se rendre compte que c’est possible !(je pense à The Uniform Project, ou Sheena Matheiken s’est amusée à porter la même robe tous les jours pendant un an, s’amusant à l’accessoiriser pour que ces collègues ne s’en rendent pas compte)(ou le Project 333 et ses 33 objets par saison -vêtements, chaussures et accessoires compris-).

De là à passer d’une vie « classique » à 100 objets dans son sac à dos en vivant en nomade à travers le monde, il y a un immense précipice.

Un rythme et un style de vie différent, des aspirations différentes (on ne possède pas la même quantité d’objets si on passe sa vie en AirBnB que si on a un logement à soi), et un cheminement bien différent.

Dans tous les cas, comme dans énormément de domaines, la perfection n’existe pas. Et, dans le cas du minimalisme, quelle serait la perfection ? Ne plus rien avoir du tout ?! Comment vivre dans ce as, vu que la possession est tout de même à la base de notre système ?

Bref, réduire, pourquoi pas, mais être parfaitement dépossédé de tout, de nos jours, ça me paraît tendu.

 

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Trouve ce qui te convient

Petite chose à rappeler, un synonyme du minimalisme est « simplicité volontaire ». Ce qui veut dire qu’il doit venir de soi ce minimalisme, pas d’une énième injonction.

Le but, c’est donc de faire ce qui te convient, ce qui te plaît.

Mais au moins, d’en être consciente, de le choisir. Pas de le prendre comme un choix par défaut, celui que tout le monde fait.

Typiquement, mes 3 années après le bac, je les ai passés dans un 18m² rempli jusqu’au plafond de vêtements et de maquillage. J’achetais, je m’endettais presque, pour avoir des trucs. Aucune réflexion, aucune conscience de ce que je faisais. Sans grand étonnement, la majorité de ce que j’ai acheté à cette époque là ne fait plus partie de mes possessions … (aussi parce que j’achetais beaucoup donc à bas prix, donc de très mauvaise qualité 🙄).

Encore une fois, selon tes envies, tes aspirations dans la vie, la quantité de tes possessions variera forcément (si tu veux être auto-suffisante en campagne, tu auras forcément besoin de matériel par exemple).

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Tu es peut être simplement collectionneuse

Si en découvrant le minimalisme, j’ai réduit énormément de mes possessions (vêtements et maquillage en tête), j’ai commencé à faire attention à ma consommation (notamment en terme de nourriture et d’emballages), il y a des domaines où je continue de posséder énormément.

Je suis créative, je bricole énormément.

Donc oui, j’ai des tiroirs remplis de tissus, de fils, de boutons. De peintures, de pinceaux, de papiers, de stickers, de perforatrices et autres tampons. J’adore les carnets, j’en ai des tonnes et la moitié ne sont pas utilisés … (ça par contre, je trouve ça idiot, donc je n’en rachète pas avant de les avoir tous terminé ^^). Toutes ces choses ne sont bien sûr pas nécessaire à ma survie, mais si on m’enlevait tout, là tout de suite, je ressentirai un vrai et grand vide, pas un soulagement.

De la même façon, j’aime avoir plein de décos, plein de choses sur mes murs.

C’est ce qui me fait me sentir chez moi, décorer les murs. Et avoir sous les yeux des babioles, des cadeaux d’ami·e·s, y compris des objets qui datent du collège. J’aime exposer le moindre objet, avoir sous les yeux un souvenir. Donc forcément, j’ai énormément de ce genre d’objets, et je les affiche autant que possible (si tu as vu des images de mon bureau, tu vois de quoi je parle 😅).

Peut être que de ton côté, tu aimes avoir des livres, des plantes, des vêtements, des badges. Ou même des chapeaux, des DVD, des figurines, des Legos, des bijoux, des timbres, que sais-je ! Et c’est bien ton droit !

Ne laisse surtout pas des injonctions te faire te sentir mal avec des objets qui te font te sentir bien à la base !

En bref, je suis ravie de voir le minimalisme se démocratiser et ouvrir la discussion sur notre façon de consommer.

Mais il ne faut pas que ça soit aux dépens de ce qui nous rend heureux, ce qu’on aime avoir.

Et toi, tu as réussi à te débarrasser de -presque- tout,
ou tu es plutôt collectionneuse ?

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